Charles Prime mène une réflexion sur la peinture de paysage, sa tradition et son actualité. D’abord assez fidèle aux maîtres anciens qui ont formé son oeil, le 17ème siècle français et hollandais, le romantisme allemand et anglais, il a progressivement intégré des éléments plus personnels et actuels à ses compositions picturales. Son travail interroge le rôle de la peinture dans une société où l’image est à la fois omniprésente et appauvrie.

Tout en représentant des sites naturels, il concentre désormais son attention sur l’interaction de personnages avec le paysage. À l’aide d’éléments photographiques disparates, récoltés ou directement enregistrés, il recompose des scènes touristiques, d’exploration ou encore de randonnée avec toute leur banalité.

Dans ses peintures, le lieu devient alors le témoin d’un événement apparemment anodin mais suffisamment marquant pour que son souvenir réel ou fictif rende visible une image composée. Le lieu, réel jadis, imaginaire aujourd’hui, est alors traversé de récits tout autant que de promeneurs. Les hors-champs de ses compositions révèlent un « avant » et un « après », elles amorcent un récit fictionnel et posent une réflexion sur l’image, sa qualité, à la fois matérielle et sémantique.