En partenariat avec La CINOR, la Chambre de Commerce et d’Industrie de La Réunion relance l’enquête Flux déchets qui participe au Contrat d’Objectif Déchets et Économie Circulaire de l’intercommunalité. Entretien avec Chakilah Patell, conseillère en développement Industrie Énergie Environnement, qui revient sur ses missions et les ambitions de cette enquête.

Stoppée par la crise sanitaire et le confinement, l’enquête flux déchets CINOR redémarre. Chakilah Patell, en charge du suivi, respire. « À la Chambre de Commerce et d’Industrie, nous accompagnons les entreprises dans leur gestion de déchets. Nous avions lancé une étude auprès des TPE/PME des zones d’activités du Chaudron, de La Mare et de Commune Bègue qui avait permis de cibler des synergies entre les structures. Les flux entrants et sortants sont très nombreux et il est primordial de les identifier. Cette démarche entre pleinement dans l’initiation au développement durable, qui constitue une de mes principales missions. J’ai eu peur que l’enquête soit purement et simplement annulée. »

En effet, sur les zones d’activités de l’île, de nombreuses entreprises rencontrent aujourd’hui des difficultés avec leurs déchets, ce qui alimente le florissant marché du traitement des flux.

Les chefs d’entreprises peuvent être exposés à une multiplication des coûts qui finit par peser sur les finances. Chakilah Patell signale que la CCI Réunion a un message très clair : « mutualiser c’est économiser. Dans l’imaginaire collectif, le déchet ne se limite qu’à des détritus. En réalité, pour une entreprise les déchets sont multiples : l’espace de stockage inoccupé pèse autant sur la structure qu’un lot de palettes inutilisé. Dans ces deux cas, la mutualisation est une opportunité pour les entreprises partenaires. Plus la structure est petite, plus elle est exposée. En mutualisant leurs ressources inexploitées, les entreprises partagent l’exposition aux coûts des flux déchets. »

La Chambre de Commerce et d’Industrie de La Réunion accompagne également les entreprises sur l’énergie. Les audits et visites énergie ont permis de mettre en place des actions d’économie d’énergie. La CCI Réunion traite cette question avec un grand sérieux puisqu’une convention a été signée avec l’ADEME (Agence de la transition écologique depuis 2020) pour la mise en place de diagnostic énergétique au sein des entreprises. Pour Chakilah Patell cela constitue une grande avancée et une réponse aux demandes des entrepreneurs « La CCI Réunion sait s’adapter pour répondre aux besoins des chefs d’entreprises. Auparavant, nous organisions de nombreuses actions collectives. Désormais, nous sommes dans une approche de complète proximité avec l’entrepreneur. Nous essayons de l’accompagner durant tout le processus : du diagnostic énergie à la validation du dispositif d’accompagnement. »

D’ailleurs, la CCI Réunion a lancé un marché pour dénicher le bureau d’étude qui aura la mission de mener à bien ces diagnostics, pris en charge à hauteur de 60% par les institutions. Dans ce cadre, les entreprises de ville sont également invitées à répondre à l’appel à candidature présenté par la chambre consulaire avant la crise sanitaire.

Le redémarrage de l’enquête flux déchets CINOR marque la relance des enquêtes de terrain de la CCI Réunion. « Je lance un appel aux entreprises. En répondant à ce questionnaire, elles participent à une démarche globale d’économie circulaire » insiste Chakilah Patell. « Le foisonnement des ressources sur le territoire de la CINOR me rend très optimiste. Le Nord de l’île pourrait être le point de départ d’un projet à plus grande échelle concernant l’ensemble du territoire insulaire et combinant de manière concrète les approches économiques et environnementales. Les entreprises ont beaucoup à gagner en mutualisant leurs ressources. »